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Photo du rédacteurGrégoire Taconet

Citation de la semaine 25

Dernière mise à jour : il y a 4 jours


Couverture du livre "On encounter groups" de Carl Rogers. Des mains sont entrelacées sur fond noir


"Je sais par mon expérience que si j'essaye de pousser un groupe à faire un travail plus profond, sur le long terme, ça ne va pas marcher." Carl Rogers


Cette phrase du créateur de l'Approche Centrée sur la Personne s'applique aux groupes car elle figure... dans son livre sur les groupes, mais l'idée est intéressante à étendre à la thérapie individuelle. Le propos est très proche de celui que j'ai commenté ici, mais là où la citation précédente concernait plutôt l'immédiateté, le cours de la thérapie, le fait de parler de long terme permet à Carl Rogers d'être plus précis dans celle-ci.


En effet, dans les groupes, il a pu observer que c'était bel et bien possible d'accélérer le processus. Et, étant le premier à être frustré quand les conversations restent à un niveau superficiel, si c'était bénéfique, il s'en serait probablement vite emparé! Toutefois, si c'est de fait possible d'amener les participant·e·s à parler de façon sensible, vulnérable, personnelle, Rogers a pu observer dans les retours obtenus que les effets sur le long terme sont douteux.


Il donne l'exemple de la personne qui va admirer le·a facilitateur·ice plutôt que de s'approprier son partage, soit exactement l'inverse de l'effet souhaité ("Quel merveilleux leader, il m'a amené à m'ouvrir alors que je n'en avais aucune intention!"), de celle qui ressent de la gène ("Pourquoi j'ai fait ces trucs débiles qu'il m'a demandé de faire?") ou pire, de celle qui a ressenti une intrusion et ne s'exposera plus jamais en groupe.


En thérapie individuelle, ça peut être frustrant, pour le·a thérapeute ("Je veux aider! Exprime des émotions bouleversantes, aie une révélation, par pitié, sinon je ne vais pas me sentir efficace") comme pour le·a client·e ("je viens demander de l'aide à un·e spécialiste et on me laisse tourner en rond, qu'est-ce que je fais là?"), mais il faut aussi savoir prendre le temps. Le temps de créer un sentiment de sécurité, le temps pour le·a client·e d'apprendre à sonder ce qui est important pour lui ou elle plutôt que ce qui est censé être important selon ce qu'iel comprend de son problème, ou ce qui est important pour le·a thérapeute.


A vouloir trop vite que la thérapie commence vraiment, la thérapie risque, précisément, de ne jamais vraiment commencer. Mais je suspecte que c'est une patience qui est difficile à apprendre!

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