Citation de la semaine : "Ma mère disait un truc. "Tu peux t'allonger pour que les gens puissent te marcher dessus, il se plaindront quand même que tu n'es pas assez plat." Vis ta vie"
Mature Gambino (enfin, sa mère, du coup) utilise une analogie particulièrement éclairante pour parler de l'aspect enfermant et insidieux des relations abusives.
En effet, une relation abusive, qu'elle soit de couple, professionnelle, familiale, amicale, repose en grande partie sur l'illusion qu'une relation saine, une belle relation, est possible. Et l'un des mécanismes est le contrat implicite : "si ça ne va pas, c'est parce que tu n'es pas à la hauteur de mes attentes, fais plus d'efforts". La réalité dissimulée derrière ce contrat est que le vrai enjeu, ce ne sont pas les demandes, formulées ou non (souvent la personne visée doit les anticiper, et vit avec la crainte constante d'être prise en défaut), mais l'emprise. Comme les personnages de contes de fées qui doivent vider un puits avec un seau percé ou faire cuire des galettes de neige, les efforts, si épuisants qu'ils soient, seront vains. Les seuls compliments qui seront éventuellement obtenus seront faits, et la manœuvre est efficace, dans le but de maintenir l'emprise. Pire, le plus souvent, pour de multiples raisons, plus on a dit "oui", plus c'est difficile de dire "non".
C'est pourtant la seule véritable porte de sortie, vers laquelle il reste éprouvant de se diriger, et qui nécessite d'avoir créé autant que possible les conditions pour protéger au mieux sa sécurité émotionnelle, matérielle, éventuellement physique.
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