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Citation de la semaine 22

Photo du rédacteur: Grégoire TaconetGrégoire Taconet
Marshall Rosenberg avec ses marionnettes/peluches chacal et girafe, emblématiques de la CNV

"Quand on apprend aux autres que la colère doit être évitée, ça peut être utilisé pour opprimer des gens en les amenant à tolérer tout ce qui leur arrive" Marshall Rosenberg


Cette phrase du créateur de la Communication Non Violente, en plus d'avoir une dimension politique (ça permet de comprendre différemment l'enjeu des colères qui sont écoutées et de celles qui sont dénigrées), contient la cartographie des principes importants de la CNV.


En effet, la colère, c'est ressentir, généralement dire (certes, de façon plus ou moins constructive), que quelque chose ne va pas. C'est poser une limite, donc identifier qu'une limite a été atteinte, et qu'il est légitime ou nécessaire de l'exprimer. C'est se donner suffisamment d'importance pour affirmer que certaines choses ne sont pas acceptables. Enfin, même si ce n'est pas nécessairement perçu comme ça d'un côté ni de l'autre, c'est une attente, un espoir de contact. Si j'exprime une colère, c'est non seulement parce que je ressens qu'une limite qui ne me convient pas a été franchie, mais aussi parce que j'espère, à un certain niveau, que ça passe par la compréhension, la compassion ou... le rapport de force (bien entendu ce n'est pas l'idéal!), être entendu·e.


Un principe important de la Communication Non Violente est de partir des besoins. Cette limite franchie, c'est d'abord un besoin non rempli. Le sentiment de menace, d'injustice, peut dominer, et faire oublier que la colère, c'est en soi un espace de communication. Pour favoriser cette communication, Marshall Rosenberg fait dans son livre Les ressources insoupçonnées de la colère la différence entre, donc, le besoin, et le déclencheur (le point de départ du conflit, l'acte spécifique qui l'a déclenché). Il recommande, plutôt que de se focaliser sur le déclencheur ou, plus contre-productif encore, sur les multiples défauts de la personne contre laquelle on est en colère, d'exprimer ses besoins, et d'écouter ceux de l'autre, ce qui augmente les chances d'aboutir pas nécessairement à un compromis (Rosenberg n'aime pas cette idée), mais à une solution réaliste et apaisante pour tou·te·s.


Le créateur de la Communication Non Violente parle d'oppression : il évoque aussi, peut-être involontairement, les limites de son approche, de cette notion de besoin pourtant si riche. En effet, dans certaines situations (harcèlement moral, violences intrafamiliales, ...), les besoins ne sont pas le sujet, ou plutôt de façon trop asymétrique. Le besoin d'une des personnes est d'écraser l'autre, d'avoir une emprise, donc de nier ses besoins à elle. Le terme de conflit, selon moi, n'est d'ailleurs plus approprié dans ces cas là. C'est pour ça, par exemple, que la thérapie de couple est à éviter impérativement en cas de relation abusive. Mais même en exprimant cette limite, la notion de besoin reste un bon point de repère, pour savoir si une communication, un rapprochement, est possible, ou s'il faut juste se défendre.

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Grégoire Taconet Psychopraticien ACP

 

Membre de la FF2P et de l'AFP-ACP

Directeur de mémoire pour ACP France

Cabinet Via Sana

21 avenue Jean Jaurès

69007 Lyon

gtacp@orange.fr

0768457176

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Crédit photos : Donatien Gnackli ZEBI

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