Certaines de ces phrases sont contre-intuitives. Après tout, l'agresseur·se est aussi un être humain, qu'il faut tout autant soigner, non?
Dans l'absolu, oui, mais s'arrêter là, c'est nier la dimension sociale des violences conjugales, sexuelles, intrafamiliales. Et rediriger spontanément sa compassion vers l'agresseur·se quand on s'adresse à la victime, c'est renforcer cette dimension sociale qui fait que ces violences sont plus impunies, durent plus longtemps, sont plus fréquentes, vont plus loin.
D'autant que, souvent et malheureusement, l'agresseur·se n'estime pas avoir besoin de soins, juge que ses actes sont légitimes, comme c'est bien expliqué par exemple (mais pas seulement) dans ce livre là : https://www.gt-therapeuteacp-lyon.fr/post/les-livres-qui-m-ont-marqu%C3%A9-pourquoi-fait-il-%C3%A7a-de-lundy-bancroft-relations-abusives?fbclid=IwY2xjawGxg8VleHRuA2FlbQIxMAABHTlSYQds64-oLO_6iuRAB4J0cDkLl_yOMwifb590DNr4j0diPY0stC0Ndw_aem_d9gdNrSURsA3Did4c0Mt_g
L'agresseur·se est aussi un être humain, oui, absolument. Iel souffre? Probablement, mais dans la très grande majorité des cas ce n'est pas la cause des violences. Iel mérite de la compassion? Oui, en tant qu'être humain, mais quand c'est le moment, pas si ça doit se mettre en travers des soins à la victime, et pas en supposant qu'iel a agi malgré lui ou elle car c'est rarement le cas.
Traduction : "7 phrases qui nient la légitimité des victimes de violence :
-on n'a pas sa version
-il faut que tu fasses des efforts
-personne n'est parfait·e
-tu as peut-être mal compris
-les gens qui font du mal sont des gens à qui on a fait du mal
-pourquoi tu es resté·e?
-les gens nous traitent comme on les laisse nous traiter"
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