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Citation de la semaine 7

Photo du rédacteur: Grégoire TaconetGrégoire Taconet

Dernière mise à jour : 18 sept. 2024


Photo d'Eugene Gendlin (visage), expression relativement neutre

"Heureusement le thérapeute n'a pas à être un type particulier de personne, juste une personne. C'est un fait qui est générateur d'une solide sensation de paix. Je dois simplement être là pour qu'on puisse me trouver" Eugene Gendlin


 Gendlin est le créateur du focusing, approche dérivée voire complément de l'ACP, et il est évidemment très proche de Carl Rogers. Cette citation me parle énormément : cette solide sensation de paix (qui peut encore être facilement bancale chez moi, mais ne le répétez pas), c'est l'aboutissement d'un et même de deux combats, contre-intuitifs, au cours de la formation à l'ACP.


 Dans un premier temps on apprend à écouter, donc, en perdant les réflexes naturels dans une conversation (répondre, donner son avis, parler de notre propre rapport à ce qui est évoqué, évidemment donner des conseils, ...), à s'effacer. C'est nécessaire : on est là pour offrir un espace à la personne accompagnée, pour lui permettre de mieux se connaître elle, pas pour lui permettre de mieux nous connaître nous!


 Sauf que l'Approche Centrée sur la Personne, c'est aussi une rencontre. Les deux premiers piliers sont certes l'empathie et l'approche positive inconditionnelle (il peut être laborieux à comprendre, celui-là!), mais le troisième est la congruence, qui implique d'être en contact avec soi. Dans une étude linguistique des verbatims existants des entretiens de Carl Rogers, il a d'ailleurs été constaté qu'il faisait proportionnellement de plus en plus d'interventions personnelles, au détriment des reformulations plus classiques!


 Remettre du soi dans l'écoute après avoir appris à s'effacer, ça se fait souvent laborieusement, timidement, en se demandant 78 fois si on a bien fait. En parler en supervision, c'est presque une confession. Sauf que ce n'est pas le même soi que celui qu'on a appris à ranger au vestiaire le temps de la séance quand on commençait à se former. C'est un soi qui part de l'écoute, qui va vers l'autre. Attention, je n'ai absolument pas dit qu'on ne risque pas de se vautrer avec ce type d'intervention! Mais après tout, on peut aussi se vautrer avec une reformulation, pour peu qu'elle soit maladroite, que le timing soit mauvais, qu'on révèle qu'on a très mal compris ou qu'un jugement se glisse dans le ton ou les termes employés...


 Cette phrase me parle donc particulièrement. Est-ce que la meilleure façon d'être en contact avec sa congruence, ce n'est pas cette sensation de paix, ce lâcher-prise d'un besoin d'être une personne en particulier qui répondrait à telle ou telle attente qu'on prête à la personne accompagnée (ou même à notre superviseur·se)?

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Grégoire Taconet Psychopraticien ACP

 

Membre de la FF2P et de l'AFP-ACP

Directeur de mémoire pour ACP France

Cabinet Via Sana

21 avenue Jean Jaurès

69007 Lyon

gtacp@orange.fr

0768457176

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Crédit photos : Donatien Gnackli ZEBI

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